Vaste question à laquelle il n'est parfois pas simple de répondre !
À travers nos balades et randonnées, nous sommes souvent enjoué·e·s d'entendre le chœur de nos amis à plumes. Dès le lever du soleil et parfois bien avant, jusqu'au coucher du soleil et parfois bien après, de nombreuses mélodies variées résonnent. Du pinson, au rouge-gorge, de la mésange à la tourterelle chacun y va de sa petite chansonnette ou bien de sa grande sérénade !
Pourquoi donc ? À quoi cela peut bien servir de chanter ainsi ?
C'est vrai, on pourrait bien se demander alors ce qui vaut une telle occupation (réservée aux genre masculin) en cette saison.
Pour la beauté du son ? Peut-être mais pas seulement...
Parce que les beaux jours arrivent ? Probablement mais il y a sûrement une autre raison...
Ne serait-ce pas une forme de communication ? Il y a là un début d'explication !
Chanter encore et toujours depuis chez soi.
Pour nous, humains, il est relativement facile de connaître les limites de notre "chez-nous", barrière, clôture, porte d'entrée... Tout cela est bien matérialisé !
Bien évidemment, pour nos amis les oiseaux, l'acte de propriété n'est pas certain et il est souvent remis en cause. Hormis le nid, réceptacle du début de la vie, qui est souvent bien agencé, le reste de la "propriété" est finalement très incertain si le voisin décide de se l'approprier.
Alors oui, il faut bien montrer sa présence, défendre son territoire, empêcher les prédateurs de s'en prendre aux œufs ou aux oisillons !
Le chant fait donc partie de cette panoplie dont disposent les oiseaux, majoritairement les passereaux, pour communiquer à leurs congénères qu'ici, la place est déjà prise !
Le chant de la séduction !
Le mâle et la femelle, pour assurer la descendance, doivent à un moment se rencontrer. Pour savoir qui de l'un ou de l'autre sera le bon partenaire, il faut montrer de quoi on est capable.
Les parades font partie du cérémonial de la reproduction, que l'on peut observer actuellement. Et pour le mâle, savoir chanter convenablement n'est pas une option s'il veut former, avec sa partenaire, un couple durable (parfois pour la vie).
Connaître le territoire de reproduction pour mieux le protéger
Pour nous autres humains, nous avons compris que notre mode de vie impactait durablement le reste du vivant.
Alors que pouvons nous faire pour continuer, chaque année, de profiter de ce printemps mélodieux et pour ne pas qu'il devienne silencieux ?
La connaissance des espèces qui nous entourent dans notre quotidien semble être un bon moyen d'y parvenir. Moineaux, pinsons et mésanges sont installés dans nos campagnes depuis des générations et pour nous parfois, il est tentant de ne pas y faire attention. Pourtant ils sont là, comme nous et comptent bien y rester !
Lors de nos balades ou de nos trajets quotidiens, n'hésitons surtout pas à tendre l'oreille, observer le vol d'un oiseau qui se dirige peut-être vers son nid, où ses petits viennent de naître. La considération que nous apportons aux oiseaux communs est une étape importante pour leur assurer un avenir durable.
La valorisation de nos observations.
Afin de concrétiser notre volonté de connaître et de référencer les habitats et les territoires des oiseaux du quotidien, nous avons décidé de nous lancer dans une série d'observations encadrées par un protocole naturaliste.
L'Observatoire Régional de l'Avifaune (O.R.A) de Bretagne nous permet cela. Ce projet à pour but de collecter et de valoriser les observations des ornithologues. Animé par les associations de préservation de l'environnement telles que Bretagne Vivante ou le GEOCA (Groupe d'Études Ornithologiques des Côtes d'Armor), il propose des méthodes de suivis et d'observations permettant des résultats précis, concrets et d'amélioration de nos connaissances.
Mise en pratique à Saint-Pern
Deux de nos adhérents passionnés d'oiseaux, Gabriel et Maxime, ont choisi de suivre le protocole Oiseaux Nicheurs Communs de Bretagne (ONCB) sur le territoire de Saint-Pern et plus précisément sur une grande partie du Chemin de la Biodiversité !
L'ONCB va nous permettre d'améliorer nos connaissances des oiseaux nicheurs sur le parcours choisi (voir la carte), mais aussi plus globalement, il sera le reflet de la répartition des territoires de reproduction dans un paysage "ordinaire".
Grâce aux observations des comportements territoriaux (chants, parades, querelles...) et de nidification (construction d'un nid, apport de nourriture aux oisillons) nous pourrons estimer précisément le nombre et la diversité des oiseaux nicheurs présents.
Bien entendu, qui dit protocole, dit règles à suivre !
Trois passages pendant le printemps, chacun pendant la première quinzaine d'avril, mai et juin.
D'une durée d'environ 3h, sur le parcours choisi, il s'agit de noter chaque observation d'oiseau, de la positionner sur une carte et de la décrire le plus précisément possible (chant, cri, transport de brindilles ou de branchages, querelle...) autant dire qu'à la fin, il y a une quantité de données importante !
À la fin des trois passages, les observations seront transmises à des ornithologues experts qui vont les analyser et les interpréter. C'est pour cette raison que les données qui leur sont fournies doivent être complètes. Ensuite, ils se chargeront de définir des territoires potentiels de reproduction pour chaque oiseau observé.
Cela donnera lieu à un rapport final qui sera fourni à Gabriel et Maxime et qui permettra donc de connaître, pour l'année 2023, où habitent et se reproduisent les oiseaux de notre campagne.
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